. Laura Ô Laura...
. Laura Smet errait nue ce matin dans les rues de Paris " ivre de vin, de poésie ou de vertu, ".
" C'est à ma guise " chantonnait -elle.
Elle avait il est vrai au sortir de sa soirée trop bu et sans modération, trop bu d'un Baudelaire ancien, alors ne souhaitant plus soudain dans la solitude morne de son coeur sentir l'horrible fardeau du Temps qui brisait ses épaules et la penchait vers la terre, elle a demandé au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle l'heure qu'il était.
Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, lui ont répondu :
" Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas l'esclave martyrisée du Temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse ! de vin, de poésie ou de vertu à votre guise. "
Ô Charles, Frédéric n'a pas su, mais toi, toi va le lui dire : " Laura Ô Laura, enivrez-vous... oui mais ... avec modération ! ".
Laura Ô Laura...
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